Coup de tonnerre dans les relations diplomatiques entre N’Djamena et Washington D.C.. Le président américain Donald Trump vient d’inclure le Tchad dans sa liste noire de 12 pays dont les ressortissants se voient interdire l’accès au territoire américain. Une décision qui fait mal – huit des pays concernés sont africains, selon le communiqué de la Maison Blanche du 4 juin.
La réplique surprise de N’Djamena
Contre toute attente, le Tchad a réagi du tac au tac. Moins de 24 heures après l’annonce américaine, le président Mahamat Idriss Déby publiait sur sa page Facebook une déclaration incendiaire : « J’ai instruit le gouvernement d’appliquer le principe de réciprocité en suspendant l’octroi de visas aux citoyens américains. »
Le ministère des Affaires étrangères et le président de l’Assemblée nationale ont rapidement emboîté le pas, officialisant cette mesure de rétorsion inédite.
La toile tchadienne en ébullition
Les réseaux sociaux s’enflamment. Deux camps s’affrontent : d’un côté les « souverainistes » applaudissent cette fermeté, y voyant l’affirmation d’un Tchad qui ne plie plus l’échine. De l’autre, les « pragmatiques » s’alarment, craignant des conséquences désastreuses pour un pays qui a tant besoin de ses partenaires
Un contentieux qui ne date pas d’hier
En coulisses, les observateurs rappellent les tensions accumulées depuis le premier mandat de Trump. Washington accuse régulièrement N’Djamena de fournir des passeports tchadiens à des ressortissants soudanais et de soutenir les FSR dans le conflit soudanais. Des allégations qui empoisonnent depuis longtemps les relations bilatérales. Aujourd’hui, cette crise des visas ouvre un nouveau chapitre incertain dans les relations entre les deux pays. Le Tchad, habitué à composer avec ses partenaires, a cette fois-ci choisi la confrontation. Hier c’était contre la France et aujourd’hui contre les Etats-Unis. Un pari risqué ou une nécessaire affirmation de souveraineté ? L’avenir le dira.