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Drame de Mandakao : un conflit meurtrier instrumentalisé politiquement

Mandakao, May 2025. Photo: Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH).

Dans le département de la Dodjé, province du Logone Occidental (sud du Tchad), agriculteurs autochtones et éleveurs nomades peuls cohabitaient pacifiquement depuis des années. Cependant, une décision controversée des autorités locales a déclenché un conflit sanglant, faisant 42 morts, majoritairement des femmes et des enfants, le 14 mai 2025. Alors que les tensions intercommunautaires ne sont pas nouvelles au Tchad, cette affaire prend une tournure politique, avec l’arrestation d’un opposant clé à N’Djamena, loin du théâtre des violences.

Une cohabitation traditionnelle brisée par une décision administrative

À Beinamar, la cohabitation entre agriculteurs et éleveurs reposait sur des arrangements ancestraux. Mais récemment, le préfet de Beinamar, un commissaire de l’État, a arbitrairement attribué une terre appartenant à un agriculteur à un éleveur nomade, sans consultation des parties concernées. Cette décision unilatérale a provoqué un désaccord violent entre les deux communautés, dégénérant en affrontements meurtriers.

Le village de Mandakao, épicentre du conflit, a vu des maisons incendiées et des familles décimées. Les forces de sécurité ont procédé à plusieurs arrestations, mais la situation reste tendue. Des représailles ont suivi avec l’attaque des peuhls au village de Samoussa vers Beissa dans le département de la Dodjé.

Un bilan humain lourd et une crise humanitaire en vue

Le bilan provisoire fait état de 42 morts (du côté des Peulhs), dont une majorité de femmes et d’enfants, incapables de fuir les violences. Selon le gouvernement. Du côté des agriculteurs, aucun bilan n’a été communiqué, mais tout porte à croire qu’il y a eu des morts des deux côtés. Des centaines de personnes ont fui leurs villages, craignant de nouvelles attaques. Les organisations des droits de l’homme alertent si la situation n’est pas maîtrisée.

Les autorités locales promettent une enquête, mais les habitants dénoncent l’inaction du gouvernement, qui n’a pas su prévenir cette escalade, malgré des antécédents de conflits similaires partout au Tchad.

Une instrumentalisation politique à N’Djamena

Alors que le conflit reste localisé à Beinamar et ses environts, la capitale, N’Djamena, à des centaines de kilomètres, résonne d’arrestations politiques. Masra Succès, opposant farouche au régime, Président du parti politique Les Transformateurs a été arrêté, accusé d’être « l’instigateur » des violences.

Cette thèse est vivement contestée par la société civile et les partis d’opposition, qui y voient une manœuvre pour étouffer les critiques contre le pouvoir. « Le gouvernement cherche un bouc émissaire pour masquer son incapacité à gérer les conflits intercommunautaires », dénonce un militant des droits humains.

L’échec répété de l’État face aux conflits agriculteurs-éleveurs

Le Tchad connaît régulièrement des affrontements entre agriculteurs et éleveurs, exacerbés par le changement climatique, la pression foncière et la mauvaise gouvernance. Malgré des promesses répétées, l’État ne parvient pas à mettre en place des mécanismes de médiation efficaces.

Les décisions arbitraires des autorités locales, comme celle du préfet de Beinamar, aggravent les tensions au lieu de les apaiser. Les populations réclament une réforme foncière équitable et une justice impartiale, loin des calculs politiques.

Le drame de Mandakao par Beinamar illustre une fois de plus la fragilité des rapports intercommunautaires au Tchad. Derrière les morts et les destructions, se cache une crise plus profonde : celle d’un État incapable de protéger ses citoyens et prompt à instrumentaliser les tragédies pour museler l’opposition. Sans une vraie politique de dialogue et de justice, ces conflits risquent de se multiplier, plongeant le pays dans un cycle infernal de violences.

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